La bienveillance, une posture clé de la relation

La bienveillance, une posture clé de la relation

Dans son article « On est en train de devenir complètement nunuche » : comment l’exigence de #bienveillance empoisonne les relations sociales, du Monde daté du 27 août 2021, Bérangère Baucher pointe les dérives de l’usage simpliste ou manipulateur du terme et concept de la bienveillance. C’est en effet un mot très à la mode…

Le dictionnaire Le Robert mentionne la « disposition favorable à l’égard de quelqu’un ». Aujourd’hui, pour nombre de professionnels de la pensée et du comportement humain (psychiatres, psychologues, coachs…), la bienveillance caractérise une posture, une attitude qui favorise les relations entre personnes. « Attitude is a little thing that makes a big difference » selon W. Churchill. Il s’agit d’accueillir l’autre, de s’ouvrir à lui plutôt que témoigner de l’indulgence, de la charité ou de la mansuétude. L’accueil (ou l’#inclusion d’après le psychologue W. Schutz) est le 1er pas qui permet l’écoute, l’empathie, la curiosité, la découverte de l’autre. L’autre qui, se sentant accueilli, peut s’ouvrir à son tour.

Dire « bonjour », est-ce « nunuche » ? Il s’agit pourtant fondamentalement d’un vœu de « bonne journée » souhaité, volontiers avec un sourire à son interlocuteur. Un premier signe de bienveillance d’après-moi. La bienveillance, dans son usage contemporain, n’est donc pas le reflet d’une posture dominante ou condescendante. Elle a la puissance de l’accueil inconditionnel et respectueux, pour engager la relation d’adulte à adulte, selon la théorie de l’#AnalyseTransactionnelle d’Eric Berne. Elle n’est pas non plus une injonction mais plutôt une aspiration, une volonté, un idéal, sans faire fi du quotidien et de son lot de contrariétés. La bienveillance a une autre grande qualité, qui prime peut-être même sur le fait d’être bienveillant avec les autres… C’est d’être bienveillant avec soi-même. Comment être sincère sans être profondément aligné avec soi-même ? Là aussi, les professionnels le savent au point qu’un analyste et un coach ont préalablement été analysé / coaché (et continuent à être supervisé dans le cadre de leur pratique). Il faut être suffisamment à soi pour être aux autres ; même si notre construction identitaire passe par la relation aux autres. Etes-vous à l’écoute attentive, pleine, de vos émotions, de vos difficultés dans vos relations ? Quels moyens vous donnez-vous pour être au rendez-vous de vous-même ? La bienveillance est selon moi le point de départ de cette aventure personnelle et sociale.